Ce sont 135 chiens qui ont été saisis par les gendarmes en début de semaine, en deux opérations distinctes, sur Les Salles-du-Gardon et à Alès. Des chiens de petites races, élevés dans des conditions sordides et destinés à la vente aux particuliers avec de confortables bénéfices.
Les enquêteurs suspectent une éleveuse déclarée des Salles-du-Gardon de se fournir grâce à des élevages clandestins.
Pinschers, bichons, caniches, cavaliers king charles, shih tzu ou lhassa apso étaient vendus 700 à 800 €. Le trafic présumé porterait sur une centaine de chiens par an depuis 2007, pour un chiffre d'affaires annuel de 50 000 à 60 000 €. Les animaux étaient vendus aux particuliers, parfois dans des salons animaliers ou encore par petites annonces.
Aux Salles-du-Gardon, les gendarmes, avec l'aide des Services vétérinaires du Gard, ont saisi 79 chiens alors que les installations ne pouvaient en accueillir que 39. Les animaux étaient maintenus dans des conditions atroces, dans cette ancienne exploitation avicole. Les chiens se trouvaient dans des cages à poulets, au milieu de leurs excréments, parfois dans des pièces noires ou des caves, dans une saleté repoussante et une odeur pestilentielle. Certains des animaux étaient en piteux état.
Sur place, les enquêteurs sous la direction du commandant Warion ont trouvé de faux certificats de vaccination et de fausses autorisations de transport. « Des éléments qui vont dans le sens d'une escroquerie », explique Christian Pasta, procureur de la République d'Alès.
Une seconde opération a été menée sur Alès cette fois, où 56 chiens se trouvaient dans deux pièces d'un pavillon. Là, les conditions d'hébergement étaient pires et l'un des chiens saisis est décédé lors de son transport à la SPA. Les enquêteurs suspectent également l'existence de deux autres élevages clandestins qui alimenteraient la structure des Salles-du-Gardon. Les deux femmes ont été placées en garde à vue et présentées au parquet du tribunal d'Alès. L'éleveuse des Salles-du-Gardon a été mise en examen et placée sous contrôle judiciaire. Elle est suspectée d'escroquerie, de pratique commerciale trompeuse, de mauvais traitements à animaux, d'infractions à l'environnement, de travail dissimulé et d'infractions vétérinaires, notamment pour les locaux non conformes. Des infractions punies au maximum par 5 ans de prison et 375 000 € d'amende.
Une information judiciaire a été ouverte et les enquêteurs, sous la direction de l'adjudant-chef Agnely de la brigade de La Grand-Combe, vont poursuivre leurs investigations en tentant notamment de recenser les acheteurs victimes de ces pratiques.