Une imposante descente de gendarmerie a été déclenchée le 04 septembre dans un élevage de chiens à Garons, non loin de Nîmes. Les enquêteurs ont
interpellé deux personnes soupçonnées d'être impliquées dans un trafic
de chiens en provenance de Hongrie. A l'aube, les militaires de la
compagnie de Nîmes se sont déployés aux abords d'une propriété qui
abrite notamment un chenil. L'enquête qu'ils mènent depuis plusieurs
semaines - l'élevage a été placé sous surveillance -, leur laisse
penser que des chiots doivent y être livrés. C'est précisément ce qui
s'est passé hier.
Une camionnette arrive. A l'intérieur, les enquêteurs découvrent 24 chiots de races différentes. Le conducteur,
dont l'identité n'a pas été révélée, a immédiatement été placé en garde
à vue. Cet homme, âgé de 38 ans, serait d'origine hongroise. Il
est suspecté d'importer illégalement des chiens et de les revendre en
France. Chihuahua, Pincher, Jack Russel et Yorkshire constituaient la
majeure partie de la cargaison de chiots. Les animaux saisis ont été
examinés par un vétérinaire puis confiés à la SPA. La responsable de
l'élevage (abritant 70 chiens), âgée d'une cinquantaine d'années, a
également été placée en garde à vue pour s'expliquer sur son activité.
Hier en fin d'après-midi, Robert Gelli, le procureur de la République
de Nîmes et Michel Cibriani, commandant au groupement de gendarmerie du
Gard, ont évoqué les grandes lignes de l'affaire qui a donné lieu en
juillet dernier à l'ouverture d'une information judiciaire.
Si la justice a relevé des fraudes à l'importation d'animaux, les
investigations ont aussi mis en exergue des infractions sanitaires
liées à ces chiens (vaccinations, conditions de transport). Le volet
financier constitue l'autre aspect du dossier. Chaque chiot pouvait se
négocier 1 500 € environ, a-t-on encore appris hier. Aujourd'hui, les
deux suspects pourraient être déférés devant le doyen des juges
d'instruction, Bernard Courazier, qui devrait ordonner les mises en
examen.